mardi 4 septembre 2012

Bonne rentrée

Chers (déjà-anciens) élèves,

je vous souhaite une EXCELLENTE RENTREE!!!

J'espère que vous avez passé de bonnes vacances, et ne doute pas que vous êtes bien heureux de découvrir de nouveaux horizons après le collège.

Plein de bonnes choses à vous, découvertes, joies, créations!
et n'hésitez pas à me tenir au courant, si vous le souhaitez...

Bien  à vous,

Mme COSNIER-LAFFAGE

"Mad", de Erica Baum, 2009. Galerie Crève-cœur, Paris.

mercredi 4 juillet 2012

Poème de Victor


Parole de paysans

Vain dieu, les champs n'ont pas poussé c't'été!
Il va falloir encore tout recommencer,
mais l'champ d'à côté est bien mieux travaillé,
« dis donc le voisin, t'as un sacré coup de main. »

Moi il va falloir qu'je r'fasse pousser mon blé
si, j'veux pas mourir de faim,
mais j'irai p'têt bin faire un tour chez l'voisin
pour lui acheter deux trois pousses.

Est-ce de ma faute à moi s'il n'y a rien qui pousse?

P'tê't bin
!
P'têt' pas
!


jeudi 17 mai 2012

Colette (fiche sur "Le Blé en herbe")





Maupassant (fiche d'Astrid sur Bel-Ami)

Manuscrit autographe


Quelques lectures : 

 


 En DVD : 


 Dans l'excellente revue "Virgule", disponible au CDI, un dossier spécial :


mercredi 16 mai 2012

Maupassant à Hollywood...



Qui jouera le rôle de Bel-ami?
Qui jouera le rôle de Mme Forestier?
Qui est  le réalisateur?

A gagner : 1 exemplaire du roman de Maupassant!

Poésie en musique

voici un site qui propose des adaptations musicales de grands classiques de la poésie française
http://poesie-fle.wikispaces.com/

mardi 20 mars 2012

Shakespeare in love


Un film de John Madden, 1999
Avec Joseph Fiennes et Gwyneth Paltrow

William Shakespeare

En complément de la fiche de Lucien sur Roméo et Juliette.

dimanche 11 mars 2012

Ecriture d'invention - d'après Le Drap, par Alexandre


Je ne comprends pas. Mon grand-père m’observe, me contemple pendant que je fais mes devoirs de mathématiques, une fonction telle que F est égale à 8x2 + 3. Mon grand-père d’ordinaire ouvert me déchiffre presque craintivement, une ride nerveusement engendrée par un effort inconnu. Hier, il est venu me chercher à la sortie des cours, provocant ainsi l’hilarité de tous mes camarades de classe. Je n’en ai pipé mot au long de la soirée, toutefois, au moment de lui souhaiter une bonne nuit, je lui ai demandé pourquoi il était venu, «alors que tu sais très bien que j’en ai horreur». Il m’a tout simplement ignoré. Finalement, j’ai décidé dans l’immédiat de ne pas aller me coucher et de rejoindre ma grand mère assise sur le divan blanc, «moelleux et confortable, il a tout pour vous plaire». Elle écoute, manifestement sans grand intérêt, un de ces feuilletons à l’eau de rose dont l’héroïne subit toutes les foudres du monde… Elle déclare que cela l’exaspère de ne pouvoir regarder que ce genre de programmes, la faute à une parabole délabrée, que la famille a déjà assez de problèmes ainsi pour ajouter ceux des autres. Et pourtant.
Mon grand-père m’a expliqué, il dit qu’il s’en excuse, qu’il n’était pas en forme car il avait égaré  son alliance au complexe sportif Leo Lagrange auquel il s’était rendu pour jouer au squatch. Il avait également prévenu la gendarmerie, laquelle lui avait expliqué qu’elle le préviendrait aussitôt que quelqu’un la trouverait. Bien sûr, avait répondu mon grand-père, et moi je suis Geoges Clooney. Ma grand-mère prépare maintenant à manger. De l’escalope de veau assortie de délicieuses pâtes et champignons garnis avec sa sauce exquise. Pour la taquiner, mon grand-père dit qu’en réalité, il s’agit simplement de pâtes et de veau. Ma grand-mère, non sans un sourire malicieux, l’envoie chercher du pain et de la crème fraîche chez Aldi. La gendarmerie a rappelé. L’officier demande à parler à mon grand-père, vous savez, Geoges Clooney. Un passant a trouvé son alliance devant les marches menant à la bibliothèque.
Il rentre une heure plus tard, avec la crème, le pain et un chien aussi, comme l’a toujours souhaité sa femme. Il voulait faire une surprise. Ma grand-mère éternue. Elle lui parle lentement en expliquant qu’elle est allergique aux animaux mais que ce n’est pas grave, elle va le ramener au chenil. En s’approchant de son mari abasourdi, elle laisse tomber son magazine intitulé « l’Alzheimer, une des causes de mortalité en  »rance". Et le chien pousse un long gémissement de terreur, inquiétant ainsi tout le voisinage.
Les médecins ne comprennent pas. La maladie de mon grand-père s’aggrave toujours plus intensément de jour en jour. Il se rend de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps a l’hôpital, où il passe examen sur examen. Ma grand-mère dit qu’il cherche tout, des objets, des souvenirs, un moyen de s’en sortir, mais qu’en réalité il se cherche lui.
A l’école, nous avons étudié un documentaire animalier décrivant la chaine alimentaire. Un prédateur choisit sa proie, patiente, attend le bon moment, puis, à  une vitesse démesurée, jaillit pour l’atteindre. Se débattre ne servirait à rien, et il ne reste alors plus qu’à vivre jusqu’au moment où le prédateur le décide. La vie relève ainsi du bon vouloir de la mort. Je sors avant tout le monde en prétextant l’autorisation de sortie de mon grand-père pour le voir quelque peu. J’ai profité de son absence pour maintenir la serrure de la porte de derrière, alors que celui-ci souhaitait appeler un serrurier de l’entreprise «Carrosa Industry», et je souhaitais voir sa réaction lorsque je serais parvenu à mes fins.
Il me fallait de l’huile légère, mais je dus me contenter d’huile de cuisine Lesieur pourtant bien plus épaisse. Je recouvrai délicatement la clef de cette huile et l’insérai dans la serrure. Je la tournai dans les deux sens pour enduire les différents endroits. Une demi-heure plus tard, j’étais satisfait.
A l’hôpital, ils lui ont dit que ce n’est pas normal, que la maladie se développe trop vite. Il me raconte que là-bas, il a vu un malade oublier qu’il ne savait pas nager et plonger au centre de la piscine de rééducation. Il a fallu l’intervention des secouristes pour le tirer d’affaire.
Le docteur a appelé et a expliqué que la maladie vient de dépasser le stade trois. Le stade trois, l’étape habituellement déchirante pour la famille, avoue-t-il. Ma grand-mère me demande de me rendre chez le pâtissier, chercher les profiteroles que mon grand-père adore. Sur le chemin du retour, je rencontre un de ses collègues. Il m’interroge quant à sa maladie, s‘il reviendra rapidement au local du service d’innovations de Citroën, il dit qu’ils ont besoin de lui là-bas, qu’il y a un petit problème dont lui seul a la clef et finalement, me demande de lui souhaiter un prompt rétablissement. Je lui dis que non, non il ne reviendra pas, il ne pourra plus les aider, il n’y aura pas non plus de rétablissement. Roger de son prénom, ouvre la bouche puis la referme, et au loin, un enfant pleure toutes les larmes de son corps. Il a perdu son jouet, sans doute ne le retrouvera-t-il jamais. Roger me dit qu’il n’y a plus de vie sans espoir. Je lui réponds qu’alors il n’y aura plus de vie. Et je les quitte, lui ainsi que le petit enfant qui s’est désormais calmé, comme s’il avait fait le deuil de son jouet.
Un an déjà, un an que la maladie s’est déclarée. Je le regarde, son corps est avec nous, mais son âme est déjà loin. Il m’a oublié, comme il a oublié ma grand-mère, comme il a tout oublié. Certaines de ses paroles me reviennent à l’esprit. Pourquoi, avait-t-il dit un jour de pique-nique sur les rives du lac Saint Point, pourquoi le soleil brille, pourquoi existons-nous, pourquoi les hommes existent-ils, pourquoi tant de haine entre nous ! Tant de questions sans malheureuse réponse. Et aujourd’hui il est là, allongé sur un lit, un brouillard épais au-dehors. Pourquoi tant de mal ?aurais-je ajouté si j’avais su ce que la vie réservait.
La télévision est allumée. Je mets le matériel de jardinage à l’abri, prévoyant l’orage. Je retourne le voir. Ma grand-mère s’occupe de lui, comme elle le fait depuis près d’un an maintenant. Elle me dit que la fin est proche. Il est allongé sur le lit en chêne massif, ses beaux cheveux blonds formant une auréole, les traits détendus, calme comme il l’était avant. Voilà un an qu’il l’attendait. Elle arrive. Le tableau médiéval, au-dessus de lui, représentant un chevalier portant une cape et deux épées scintillantes, rayonne dans toute sa splendeur. Et il dit finalement d’une voix claire et limpide que à partir de ce moment, la mord dépendra de la volonté de vivre. Ses paupières et ses lèvres se referment lentement, indéniablement, tout comme mon espoir il y a un an maintenant. Ses lèvres s’entrechoquent. Un bruit sourd, mélange d’impuissance, de devoir et de soulagement s’en échappe. Soudain l’orage éclate. Un long bruit craintif provenant de nulle part, d’un endroit convoité ou haï, l’enfer ou le paradis. Un éclair zèbre le mur opposé. Le tableau représente désormais la faucheuse aux allures de chevalier. Il lâche ma main, comme la vie pourrait se lasser et s’offrir à la faux. L’instant d’après il n’en est plus. Le ciel a retrouvé sa couleur éternelle, le tableau son apparence réelle et moi, mon impitoyable souffrance, nouvelle.




Ecriture d'invention, d'après Le Drap - par Emma

Grand-mère est morte.

Aujourd'hui, c'est Mercredi. Je crois que c'est mon jour préféré parce que je le passe avec Mamie Yvette.
Elle est vêtue d'une robe fleurie et ses lèvres sont peintes en rouge. Elle me sourit. Je m'installe sur son bureau où sont entassés ses multiples papiers que j'adore tripoter. Elle m'apprend les règles du Scrabble et on commence la partie. Je gagne. Enfin, elle me laisse gagner. Ensuite, c'est les devoirs. J'aime les faire avec Mamie parce qu'à chaque bonne réponse, j'ai le droit à un gros bisou de sa part. 

*
 L'enterrement a lieu à 16h00. Ma mère pleure depuis une semaine. On se prépare. Je suis vêtue d'une petite robe et j'ai des ballerines aux pieds. Ma mère porte un pantalon et un tee-shirt noirs. Je monte dans la voiture. Je regarde par la fenêtre et je m'aperçois que les nuages sont en forme de larmes.

*
Mamie décide de descendre en ville, le bus est rempli de gens. Une petite fille me regarde. Direction la grande rue. On entre dans le magasin Diddl et Mamie m'offre un stylo et une gomme. Je la remercie. On rentre parce que la nuit commence à tomber. Mon père est déjà là, il m'attend, assis sur le canapé avec sa veste en cuir Hugo Boss.
 *
 Mon père branche la radio et la chanson de Jean Jacques Goldman passe à ce moment là, "Puisque tu pars". On arrive devant l'église, il y a du monde. Je cours dans les bras de Papy. Je m'assois à côté de lui.

*
 Mon père est arrivé, j'entends les pneus de sa Mercedes sur les graviers. Il ouvre la porte. Il ne sourit pas. Il enlève ses chaussures de travail et son manteau Levis. Il me regarde d'une façon indéchiffrable. Il me prend sur ses genoux et je l'écoute en le regardant. Il me dit que Mamie est gravement malade, elle est atteinte du cancer.
Je continue de le regarder sans rien dire. Et il ajoute qu'elle est à l'hôpital.

*
 Un mois déjà que grand-mère est hospitalisée. Son état est toujours stable. Je ne comprends plus rien. Un jour, mon père me dit qu'elle reprend des forces et le jour d'après, son état se dégrade. Mardi soir, ma mère fait des crêpes. Je la regarde. Elle est guillerette pour une fois. Je décide d'appeler Papy pour qu'il vienne manger chez nous. Papy vient de faire sauter une crêpe mais elle n'a pas voulu redescendre du plafond. Il est trop marrant. Soirée crêpe réussie.
*
Le prêtre austère et habillé de noir ressemble à un aigle. Je le vois remuer ses lèvres mais mes oreilles n'entendent rien. Je suis comme dans une bulle. Papy pleure. Je regarde les petits anges tout autour de moi. Ils paraissent tristes et ils pleurent. C'est fini. Tout le monde sort. Je monte dans la voiture sans me retourner. Et je me recroqueville sur moi-même.

*
On est Mercredi, le téléphone sonne. Il est 7h00 du matin. Je descends les escaliers. Je porte mon pyjama Betty Boop. Ma mère décroche et je me réfugie dans les bras de mon père. Ma mère apparaît dans le cadre de la porte vêtue de son pyjama bleu. Les larmes roulent sur ses joues. Je comprends. Elle se blottit contre mon père et moi. Elle me regarde et me dit que grand-mère est morte.

Emma LOPEZ 3°E

lundi 20 février 2012

Rencontre avec YVES RAVEY

Le jeudi 16 février 2012, nous avons reçu l'auteur Yves RAVEY. Tout d'abord, nous l'avons accueilli au CDI du collège, en présence de Mme ROMINGER (principale) et Mme SERRETTE (professeur documentaliste). Nous lui avons expliqué ce que nous avons étudié en classe et quelles recherches nous avons effectuées. Ensuite, il nous a lu un passage du Drap. Après sa lecture, nous l'avons questionné sur quelques éléments qui nous tracassaient ou que nous n'avions pas compris. Il nous a répondu en développant ses réponses avec beaucoup de générosité. Pour finir, trois élèves ont lu leur rédaction (que l'on peut trouver sur le blog), qui consistait à raconter la perte d'un être cher en essayant d'imiter le style de l'auteur.
Voici ce que nous avons retenu de ces deux heures passées avec Yves Ravey.
En premier lieu, lorsqu'il s'investit dans l'écriture, il ne part jamais avec un projet bien défini en tête, mais l'idée se définit au fur et à mesure. Souvent, il peut écrire une centaine de pages avant de trouver la bonne voie, qui va devenir le vrai début du livre. Après, il n'hésite pas à supprimer ce qu'il ne veut pas garder. Cela peut correspondre à 6 mois de travail. Pour Le Drap, il a passé plusieurs années à trouver la bonne impulsion et à admettre qu'il parlait de la mort de son père. Etant donné le rythme de parution de ses oeuvres, il écrit plusieurs livres en parallèle. Tout cela prouve à quel point l'auteur est passionné et investi dans son travail.
En second lieu, il a souligné le rôle important de l'interprétation : l'auteur produit son oeuvre, et il laisse le lecteur comprendre à sa façon certaines situations, certains personnages. Ainsi, il ne cherche pas à produire des symboles, même si des éléments peuvent paraître symboliques a posteriori.
La peinture est très importante dans son travail, comme source d'inspiration, comme modèle. Il a associé l'image du corps du père à celle du tableau de Hans Holbein, "Le Christ au tombeau".

En ce qui concerne la mise en scène de Laurent Fréchuret avec Hervé Pierre, Yves Ravey a donné des directives : texte intégral, sans changement, costume élégant, mise en scène et scénographie minimalistes (Daniel Jeanneteau et Damien Schahmaneche), pas ou peu de musique. En effet, la musique paraît lointaine, il s'agit parfois de simples bruits, très discrets (cloches, fanfare). Le plateau paraît flottant, instable, constitué d'un rectangle blanc. L'acteur, lorsqu'il en descend, semble petit et disparaître dans l'obscurité.
Nous soulignons au passage la performance, la concentration, le travail, d'Hervé Pierre, qui a fait ressortir l'humour présent dans le texte.


dimanche 19 février 2012

Ecriture d'invention, d'après Le Drap - Astrid


Ma mère tartine délicatement le beure qu’elle achète chez le producteur, elle en dispose lentement une noisette, qu’elle étale soigneusement sur le pain frais que mon père a rapporté, elle ajoute ensuite la confiture de fraise. Je vais devoir en racheter, dit-elle. Elle dit à mon père que ma sœur va être en retard. Il monte, il dit qu’il ne la trouve pas. Enfait, elle est déjà partie.

Chez un ami, ma sœur prend une substance blanche. Je crois que c’est de la farine. Son ami, il dit, tu ne devrais pas en prendre autant, tu vas être malade. Elle dit qu’elle n’est jamais malade. Le matin elle est partie tôt, mes parents ne l’ont pas vue. Elle est partie chez une amie, pour réviser un devoir d’histoire. Quand elle revient, mes parents lui disent qu’elle ne devrait pas sortir si fréquemment. Elle répond qu’elle ne fait rien de mal, après tout elle ne fait que s’amuser. Cela fait une semaine qu’elle s’amuse.

Avant de se coucher elle déroule son chignon tressé, elle retire son élastique, elle dénoue nœud par nœud sa longue tresse, puis elle mouille une brosse en poils de sanglier, qu’elle passe délicatement sur sa chevelure, elle reproduit ce geste trois fois, puis elle enduit ses jolis cheveux aux reflets roux d’une crème à l’œuf et au rhum, elle dit que cette crème adoucit ses cheveux, qu’il faut l’appliquer depuis la racine jusqu’à la pointe, sinon la crème n’agit pas correctement. Elle passe ensuite un bandeau de couleur noire autour de son cou, puis le passe au-dessus de son front. Elle repasse une dernière fois la brosse en poils de sanglier sur ses cheveux. Elle dit qu’il ne faut pas utiliser les brosses en plastique car elles les abîment.

Il y a des pains au chocolat posés dans un panier en osie,r entourés d’un chiffon à carreaux blanc et rouge. Ma sœur traîne lentement dans le couloir, elle mange du bout des lèvres son pain au chocolat. Son regard est vide. Ses pupilles sont rétractées. Elle ne parle pas.

Elle commence à tresser ses cheveux, elle s’interrompt pour aller aux toilettes, enroule son chignon, retourne aux toilettes, peint ses lèvres de gloss, celui qu’elle met chaque matin, puis va aux toilettes une nouvelle fois. Ma mère lui demande si elle est malade, si tout va bien. Elle répond qu’elle va bien, elle n’est jamais malade. Elle met du parfum, prend son sac et s’en va. Elle rencontre une copine, lui dit bonjour et prend une cigarette.

Quand elle rentre, ma mère remarque son haleine marquée par l’abus de nicotine. Elle en parle à mon père, il dit que ce n’est pas possible. Ma mère insiste, elle trouve qu’elle a un comportement étrange. Ils montent dans sa chambre. Dans la pile de linge sale, mes parents trouvent un sachet, à l’intérieur se trouve la même substance blanche que chez son ami, ils trouvent également un peu plus loin une seringue. Ma mère a les yeux rouges. Mes parents ferment la porte. Ils demandent à ma sœur ce que c’est. Elle leur répond que ce n’est rien. Ils lui disent d’arrêter de les prendre pour des imbéciles, et de leur dire ce que c’est. Elle reprend violement le sachet et leur crie que c’est de la drogue. Il n’y a plus un bruit. Ma sœur ce soir-là n’a pas défait ces cheveux, ne les a pas enduits de crème et ne les a pas brossés.

Mes parents ont fait appellent à un psychologue. Il vient chaque mardi pour discuter avec ma sœur. Il fait le compte rendu à mes parents. Il dit que Ysoline va mieux, mais il faut du temps. Mon père demande combien il lui doit. Ma mère se ronge les ongles.

 *

Ma sœur a intégré un centre de désintoxication. Les rendez-vous avec le psychologue ne suffisaient plus. Elle prend quelque vêtements, sa brosse à cheveux, sa crème, des livres. Elle vérifie une dernière fois sa coiffure.  Elle fait une bise à mes parents, passe sa main au-dessus de ma tête et s’en va. Elle ne se retourne pas. Ma mère dit qu’elle va aller lui acheter un pyjama neuf en ville. Mon père dit qu’elle n’en a pas besoin, de toute façon elle n’en a pas pour longtemps.

Mes parents vont à Micropolis pour l’exposition de brocante comme chaque année. On ne m’emmène pas, il n’y a pas assez de place pour moi et les nouveaux meubles dans la Punto de mon père. Elle fait un bruit étrange lorsqu’elle démarre. Je vais devoir aller chez le garagiste dit mon père. Ma mère lui dit de ne pas aller chez le même de la dernière fois, il est beaucoup trop cher. Par la fenêtre, on voitun chien tout seul, il est en train de mourir.

Ma sœur est partie depuis 2 semaines. Mes parents lui rendent visite tous les soirs après avoir fermé la boutique. Moi, je ne l’ai pas revue.

*

Mes parents ont fermé la boutique plus tôt ce jour-là. Ma mère prend un sac, elle ne met rien dedans. Mon père dit à ma mère de se dépêcher. Elle dit qu’elle arrive. Une fois dans la voiture, personne ne dit rien. Arrivé devant le centre, mon père sort de la voiture, prend le sac et entre à l’intérieur. Ma mère me dit de sortir. Me voilà maintenant sur ses genoux. Elle me serre fort. Mon père revient accompagné de deux médecins qui portent le corps d’Ysoline. Le sac est désormais rempli de ses affaires.  Les médecins déposent délicatement son corps sur la banquette arrière. Son corps est recouvert d’une espèce de sac bleu. Pendant le trajet personne ne parle.

Le corps de ma sœur git sur son lit. Ma mère enlève le sac qui l’enveloppe, lui caresse tendrement la joue et me dit d’apporter les vêtements posés sur la chaise. Il y a une robe de taffetas bleu marine, entourée d’une ceinture de soie blanche. Les chaussures sont des ballerines de couleur bleu marine également. Le choix de la couleur a été pensé pour faire ressortir les cheveux roux de ma sœur. Ses cheveux sont comme fanés, ils semblent avoir été trempés dans un amas de poussière. Ses bras sont troués par les multiples prises de sang. Ma mère habille ma sœur. La robe lui va comme un gant. Les ballerines donnent l’impression d’une danseuse étoile. Une danseuse prête à s’envoler.
Dans la cuisine mon père fait les comptes, il calcule combien va lui coûter la cérémonie. Ma mère vient, pose sa main sur l’épaule de mon père et dit qu’elle est prête. Mon père se lève et appelle les pompes funèbres. Ma mère me donne de l’argent et me dit d’aller vite chercher les fleurs. Je monte sur le vélo de ma sœur, maintenant elle ne peut plus m’interdire de le prendre. Arrivée au magasin, je ne sais quelles fleurs choisir. Pour aller avec la ceinture en soie blanche je choisis des roses de la même couleur. Je vérifie qu’elles soient toutes parfaites, je paye, et je repars. Ma sœur est dans le cercueil. Seule la partie supérieure est ouverte. Les cheveux de ma sœur sont de nouveau flamboyants. Ma mère dit que les fleurs sont magnifiques. Elle les pose sur le corps de ma sœur. Elle sourit.                         

samedi 11 février 2012

Le Drap, Yves Ravey - le spectacle

Le comédien Hervé Pierre © Cosimo Mirco Magliocca


Présentation du spectacle Le Drap, mise en scène Laurent Fréchuret, avec Hervé Pierre.
Sur l'excellent site www.theatre-contemporain.net, vous trouverez tous les renseignements utiles sur l'actualité des spectacles en France : auteurs, metteurs en scène, comédiens, etc.

Editions de Minuit, histoire, les polémiques - par Nesrine et Nolwenn


Dans les années 60, dans quels problèmes polémiques les Éditions de Minuit s'illustrent-elles ?

En 1956, Jacques Derogy publie Des enfants malgré nous, qui aborde pour la première fois les problèmes contraceptifs en France. Une polémique surgit dans la presse, ce qui entraîne le dépôt de quatre projets de loi.
En 1956, la guerre d'Algérie suscite beaucoup de remous. En 1957, l’avocat Jacques Vergès et le romancier Georges Arnaud dénoncent les tortures pratiquées par les militaires français en Algérie dans Pour Djamil Bouhired. Au début de 1958, paraît La Question, témoignage d'un journaliste algérien, Henri Alleg, qui décrit le supplice dont il a été lui-même victime. Une brochure concernant un mathématicien nommé Maurice Audin est publiée, disant que des officiers ont été accusés de l'avoir assassiné.
En 1959, l’éditeur Jérôme Lindon est condamné pour la publication du Déserteur, de Maurienne. En 1969, un autre livre de Jacques Vergès est publié, Pour les fidayines consacré aux combattants palestiniens. Celui-ci va provoquer un nouveau scandale. Treize ans plus tard, les Éditions de Minuit consacrent la Revue d’études palestiniennes aux problèmes du Moyen-Orient.

Editions de Minuit, histoire, 1960-1980 - par Alexandre et Nawel


Des années 1960 à 1980, les auteurs qui
furent marquants à cette période sont :

Robert Pinget, publié aux editons de Minuit depuis 1956, a obtenu de nombreux prix pour ses livres comme L'inquisitoire ou pour Quelqu'un. Depuis 1959 il écrivait des pièces de théâtre ainsi que des pièces radiophoniques. Il est mort en 1997.

Claude Simon est devenu l'un des principaux écrivains de sa génération. Il a publié 12 romans aux Editions de Minuit et sera récompensé en 1985 de tous ses effort par le prix Nobel des littérature. Il est mort en 2005.

Marguerite Duras a publié l'essentiel de ses œuvres de 1977 à 1987 aux Editions de Minuit. L'amant, publié en 1984 est devenu l'un des plus grands succès d'après guerre et fut traduit dans plus de 40 langues. Marguerite Duras décède en 1996.

                                                                                                         

Editions de Minuit, histoire, Le Nouveau Roman - par Mouad, Lucien, Victor et Loïc


LES NOUVEAUX AUTEURS, le "NOUVEAU ROMAN"

Le nom du groupe est le « Nouveau Roman », il a été fondé par Alain Robbe-Grillet, en 1953 avec Les Gommes. Après sa création plusieurs auteurs l'ont rejoint en 1957 :  Samuel Beckett, qui a écrit Fin de partie, Claude Simon avec Le Vent, Nathalie Sarraute avec Tropismes et Michel Butor avec La Modification. Moderato cantabile, de Marguerite Duras, sera publié l’année suivante.
Le prix Renaudot décerné au troisième roman de Butor allait beaucoup contribuer à la notoriété du groupe. Un feuilleton d’Emile Henriot, dans « Le Monde », consacré à La Jalousie et à Tropismes, employait pour la première fois l’expression « Nouveau Roman », qui désignera désormais le groupe tout entier.

Editions de Minuit, la découverte de Samuel Becket - par Astrid et Louisat - par Astrid et Louisa

Dans les années 50, les Editions de Minuit vont permettre de découvrir un auteur irlandais qui allait marquer toute une génération de lecteurs et d'écrivains :


Samuel 

Beckett  
Biographie :

Samuel Beckett est né à Dublin en Irlande le 13 avril 1906.
En 1915, il entre à l'Earlsfort House School où il apprend le Français. Il aime le théâtre et la littérature française.

En 1926, il voyage beaucoup et devient professeur de français à Belfast.

En 1950 sa femme, Suzanne Beckett, propose aux éditions de Minuits plusieurs de ses manuscrits : « Molloy », « Malone meurt », « L'innommable ». Ses œuvres sont ensuite publiées en 1951. Il reçoit des critiques positives.
Il écrira aussi d'autres œuvres dont une pièce de théâtre : « En attendant Godot »

En 1961, il obtient le Prix International des éditeurs pour « Comment c'est », puis le prix Nobel de Littérature pour l'ensemble de son œuvre.
Il décède en 1989 et est enterré au cimetière Montparnasse

 Bibliographie :


* Murphy (Bordas, 1947 ; Minuit, 1954).
* Molloy (Minuit, 1951 et « double » n°7, 1982).
* Malone meurt (Minuit, 1951 et « double » n°30, 2004).
* En attendant Godot (Minuit, 1952).
* L’Innommable (Minuit, 1953 et « double » n°31, 2004).
* Nouvelles et textes pour rien (Minuit, 1955).
* Fin de partie, suivi de Acte sans paroles (Minuit, 1957).
* Tous ceux qui tombent (Minuit, 1957).
* La Manivelle, de Robert Pinget, édition bilingue, texte anglais de Samuel Beckett (Minuit, Minuit,1959)
* La Dernière bande, suivi de Cendres (Minuit, 1960).
* Comment c’est (Minuit, 1961).
* Oh les beaux jours (Minuit, 1963).
* Comédie (Minuit, 1964).
* Imagination morte imaginez (Minuit, 1965).
* Bing (Minuit, 1966).
* Assez (Minuit, 1966).
* Va-et-vient (Minuit, 1966).
* Comédie et Actes divers (Minuit, 1966 ; édition augmentée, 1970, 1972).
* D’un ouvrage abandonné (Minuit, 1967).
* Têtes-mortes (Minuit, 1967, 1972).
* Poèmes (Minuit, 1968).
* Watt (Minuit, 1968).
* L’Issue (Minuit, 1968).
* Sans (Minuit, 1969).
* Le Dépeupleur (Minuit, 1970).
* Premier amour (Minuit, 1970).
* Mercier et Camier (Minuit, 1970).
* Théâtre I (Minuit, 1971).
* Film, suivi de Souffle (Minuit, 1972).
* Pas moi (Minuit, 1975).
* Oh les beaux jours, suivi de Pas moi (Minuit, 1975).
* Pour finir encore et autres foirades (Minuit, 1976 ; édition augmentée, 1991).
* Cette fois (Minuit, 1978).
* Pas (Minuit, 1978).
* Pas, suivi de Quatre esquisses (Minuit, 1978).
* Poèmes, suivi de Mirlitonnades (Minuit, 1978 ; édition augmentée, 1992, 1999).
* Compagnie (Minuit, 1980).
* Mal vu mal dit (Minuit, 1981).
* Berceuse, suivi de Impromptu d’Ohio (Minuit, 1982).
* Solo (Minuit, 1982).
* Catastrophe et autres dramaticules (Minuit, 1982 ; édition augmentée, 1986).
* Quoi où (Minuit, 1983).
* L’Image (Minuit, 1988).
* Proust (Minuit, 1990).
* Cap au pire (Minuit, 1991).
* Soubresauts (Minuit, 1989).
* Le Monde et le pantalon, suivi de Peintres de l’empêchement (Minuit, 1989 ; 1991).
* Quad et autres pièces pour la télévision (Minuit, 1992).
* Eleutheria (Minuit, 1995).
* Bande et sarabande (Minuit, 1995).
* Trois dialogues (Minuit, 1998).
* Les Os d’Echo (Minuit, 2002).


PAULY Astrid & GAULME Louisa 





Editions de Minuit, naissance - par Pierrick

Les Éditions de Minuit ont été créées en 1941 pendant la seconde guerre mondiale. 
Les Éditions de Minuit ont été conçues par Jean Bruller (dessinateur) et Pierre de Lescure (auteur) de
manière clandestine pendant l'occupation allemande. Les auteurs publiaient leurs livres anonymement.
Le Silence De La Mer fut le premier livre publié.
  
Les premiers auteurs importants sont Aragon et Eluard.
     Eluard a écrit le fameux poème Liberté et un recueil de poème connu, Capitale de la douleur. 
      L'Honneur  des poètes fut publié en 1943, par Eluard, aux Éditions de Minuit.
     Eluard a été un grand ami d'Aragon.

Bibliographie d'Yves RAVEY - par Imane et Marwa


Dates
Titres
Genres

1989


La Table des singes


roman
 

1992


Bureau des illettrés
 

roman


1995

Le Cours classique


roman 


1996).

Alerte

roman

1996


Moteur


roman


1997


Monparnasse reçoit


théâtre


1999


La Concession Pilgrim


théâtre


2003


Le Drap


roman


2003


Pudeur de la lecture


                      essai


2003


Carré blanc


récit



                      2005

Pris au piège


roman


2005

Dieu est un stewart de bonne composition


théâtre


2006

L'Épave


roman


2008

Bambi Bar


roman


2009

Cutter


roman


2010

Enlèvement avec rançon


roman

mardi 7 février 2012

"Bambi Bar", d'Yves Ravey - Par Louisa


Résumé :

Bambi Bar raconte l’histoire d’un homme, M. Rebernak, d’origine étrangère qui, on l’apprend au fil de l’histoire, ne reste dans un pays (la France?) que pour ramener sa nièce dans le leur.
Dans ce livre on découvre un aspect nouveau d’Yves Ravey : pas dans la forme du texte, qui lui reste bien particulière, mais par le contenu de l’histoire. Il y parle beaucoup de voitures, comme à son habitude (serait-ce une passion ?), aussi de chaudière et autres objets qui rappellent la serrurerie du Drap. Mais le plus surprenant est qu’il y parle de relations (intimes ou non), contenant beaucoup de méchanceté, par exemple des policiers cyniques, un gardien qui fait visiter les appartements des propriétaires, et d'autres gens haut placés à qui a affaire le narrateur.
On retrouve dans le récit beaucoup de dialogues (par rapport à l’habitude de l’auteur), mais les guillemets dans les phrases restent encore rares.
Ce livre commence par une affaire policière, pour se finir sur un drame familial.

Avis personnel :

Ce livre m’a raconté une histoire qui se déroule petit à petit, ce qui me laisse un peu sur ma faim. Avec ce genre de texte j’ai l’impression de manquer des choses importantes. Sinon l’histoire est bien pensée, j’espère juste que ce n’est pas une expérience personnelle de l’auteur car c’est assez triste. A la fin j’ai bien cru que M. Rebernak allait mourir, ce qui m’aurait déplu.

Thèmes : famille ; mystère ; mort ; violence

Genre :  C’est un peu du roman policier, peut-être autobiographique caché, sinon c’est un roman.

Tonalité :  Tragique