Le jeudi 16 février 2012, nous avons reçu l'auteur Yves RAVEY. Tout d'abord, nous l'avons accueilli au CDI du collège, en présence de Mme ROMINGER (principale) et Mme SERRETTE (professeur documentaliste). Nous lui avons expliqué ce que nous avons étudié en classe et quelles recherches nous avons effectuées. Ensuite, il nous a lu un passage du Drap. Après sa lecture, nous l'avons questionné sur quelques éléments qui nous tracassaient ou que nous n'avions pas compris. Il nous a répondu en développant ses réponses avec beaucoup de générosité. Pour finir, trois élèves ont lu leur rédaction (que l'on peut trouver sur le blog), qui consistait à raconter la perte d'un être cher en essayant d'imiter le style de l'auteur.
Voici ce que nous avons retenu de ces deux heures passées avec Yves Ravey.
En premier lieu, lorsqu'il s'investit dans l'écriture, il ne part jamais avec un projet bien défini en tête, mais l'idée se définit au fur et à mesure. Souvent, il peut écrire une centaine de pages avant de trouver la bonne voie, qui va devenir le vrai début du livre. Après, il n'hésite pas à supprimer ce qu'il ne veut pas garder. Cela peut correspondre à 6 mois de travail. Pour Le Drap, il a passé plusieurs années à trouver la bonne impulsion et à admettre qu'il parlait de la mort de son père. Etant donné le rythme de parution de ses oeuvres, il écrit plusieurs livres en parallèle. Tout cela prouve à quel point l'auteur est passionné et investi dans son travail.
En second lieu, il a souligné le rôle important de l'interprétation : l'auteur produit son oeuvre, et il laisse le lecteur comprendre à sa façon certaines situations, certains personnages. Ainsi, il ne cherche pas à produire des symboles, même si des éléments peuvent paraître symboliques a posteriori.
La peinture est très importante dans son travail, comme source d'inspiration, comme modèle. Il a associé l'image du corps du père à celle du tableau de Hans Holbein, "Le Christ au tombeau".
En ce qui concerne la mise en scène de Laurent Fréchuret avec Hervé Pierre, Yves Ravey a donné des directives : texte intégral, sans changement, costume élégant, mise en scène et scénographie minimalistes (Daniel Jeanneteau et Damien Schahmaneche), pas ou peu de musique. En effet, la musique paraît lointaine, il s'agit parfois de simples bruits, très discrets (cloches, fanfare). Le plateau paraît flottant, instable, constitué d'un rectangle blanc. L'acteur, lorsqu'il en descend, semble petit et disparaître dans l'obscurité.
Nous soulignons au passage la performance, la concentration, le travail, d'Hervé Pierre, qui a fait ressortir l'humour présent dans le texte.
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